Affaire Sylvia et Noureddin Bongo : le Procureur Général promet de « toutes les voies de droit » pour un éventuel rapatriement

Le Procureur Général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, s’est exprimé ce mardi lors d’une conférence de presse très attendue. Interrogé sur le sort de l’ancienne Première Dame Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, tous deux poursuivis par la justice gabonaise, il a affirmé que l’État gabonais usera de toutes les voies légales disponibles pour obtenir leur rapatriement en cas de condamnation.
« Au cas où ils seraient déclarés coupables et condamnés, et si la Cour prononçait un mandat d’arrêt à leur encontre, nous allons utiliser les voies de droit pour faire exécuter ces mandats », a déclaré Eddy Minang, visiblement déterminé à montrer que la justice gabonaise entend aller jusqu’au bout du processus.
Le procès de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin, respectivement épouse et fils de l’ancien Président Ali Bongo Ondimba, est prévu pour le 10 novembre 2025. Cette audience, considérée comme historique par l’opinion, cristallise déjà les passions, tant par la symbolique qu’elle porte que par les enjeux judiciaires et politiques qu’elle soulève.Les deux principaux accusés, actuellement hors du territoire national, avaient auparavant fait savoir qu’ils ne se présenteraient pas à Libreville pour leur procès, évoquant des « conditions d’équité non garanties ». Une position qui complique la tâche de la justice gabonaise, confrontée à la question délicate de l’exécution des décisions de justice à l’étranger.
Eddy Minang n’a toutefois laissé planer aucun doute : si condamnation il y a, le Gabon activera les mécanismes de coopération judiciaire internationale. Ceux-ci pourraient inclure, selon le cas, l’émission de mandats d’arrêt internationaux via Interpol ou des demandes d’extradition fondées sur des conventions bilatérales ou multilatérales.
Une détermination judiciaire à l’épreuve de la diplomatie
Cette déclaration du Procureur Général sonne comme un message clair : la justice gabonaise ne reculera pas, même face à des figures issues de l’ancien régime. Mais la mise en œuvre de ces intentions se heurtera sans doute à des obstacles diplomatiques et juridiques considérables. En effet, Sylvia et Noureddin Bongo possèdent d’autres nationalités, ce qui ouvre la voie à des recours complexes dans les juridictions étrangères. Leurs pays d’accueil pourraient refuser toute extradition, au motif de procès politique ou d’atteinte présumée aux droits de la défense.
Le 10 novembre prochain, au-delà du simple procès, c’est donc la crédibilité de la justice gabonaise qui se jouera. Entre volonté de souveraineté et contraintes du droit international, le Gabon devra prouver qu’il peut conjuguer rigueur juridique et respect des standards universels de justice.



